- La cataracte nucléaire
Elle commence comme son l'indique par une opacification du noyau (centre) du cristallin. On continue de voir assez bien quand le contraste est optimal, mais l'acuité visuelle chute sinon. Une conséquence surprenante de cette cataracte est que l'on lit mieux de près, à condition de rapprocher le texte. C'est que la cataracte nucléaire modifie l'indice de réfraction de la lentille cristallinienne, entraînant une myopisation. Il peut même être nécessaire de changer la formule des lunettes pour améliorer l'acuité visuelle de loin, si le patient ne souhaite pas être opéré rapidement.
- La cataracte sous-capsulaire postérieure
L'opacification commence à la partie la plus postérieure du cristallin, tout près de l'enveloppe postérieure. Tant que cette opacification n'atteint pas le centre, la vue peut rester bonne. Dès que le centre est atteint, la vue baisse de façon importante. Le chirurgien, qui habituellement conserve intacte l'enveloppe du cristallin pour y placer l'implant, doit souvent gratter le centre de la capsule postérieure pour éliminer complètement les résidus cristalliniens.
Ce type de cataracte peut survenir plus précocement chez les patients ayant eu un traitement prolongé par corticoïdes.
- La cataracte de l'hypermétrope
Chez les patients hypermétropes (défaut de correction nécessitant des verres loupes pour voir de loin) l'œil est anormalement petit. Le cristallin prend avec le temps de plus en plus de place, poussant peu à peu l'iris contre la cornée: l'épaisseur du cristallin double avec l'âge. Quand l'iris devient si près de la cornée qu'il risque d'obstruer le filtre par où le liquide fabriqué à l'intérieur de l'œil sort de celui-ci, il y a un risque important que la pression intra-oculaire monte: un risque de glaucome par fermeture de l'angle iridocornéen. On supprime généralement ce risque en pratiquant un petit trou au Laser dans l'iris. Mais dans certains cas le cristallin est si gros que cela ne suffit pas: il peu être alors nécessaire de retirer le cristallin. C'est un des très rare cas où c'est le chirurgien qui fixe l'heure de la chirurgie de la cataracte.
En cas de cataracte avancée, on peu même proposer, si le trou dans l'iris n'est pas encore pratiqué, d'opérer directement la cataracte. Retirer le cristallin suffit à éloigner suffisamment 'iris de la cornée, et à supprimer ainsi tout risque de fermeture de l'angle iridocornéen.
- La cataracte du syndrome exfoliatif
Le syndrome exfoliatif est provoqué par la fabrication d'une protéine anormale qui entraîne des dépôts protéiques anormaux : le matériel exfoliatif, dans de nombreux organes. A l'intérieur de l'œil, le matériel exfoliatif se dépose essentiellement sur l'iris, l'angle iridocornéen (qu'il peut obstruer, provoquant un glaucome exfoliatif) et deux éléments du cristallin: l'enveloppe du cristallin, appelée capsule, et les petits filins qui fixent le cristallin au reste de l'œil: la zonule. Ces deux éléments sont considérablement fragilisés par le matériel exfoliatif, et rendent l'opération très délicate : le risque de rupture capsulaire est plus important que pour une cataracte ordinaire. Le risque de luxation (déplacement) du cristallin pendant l'opération est lui aussi plus élevé.